J'attendais patiemment dans la salle d'attente menant au bureau du psychologue de l'armée. Silencieux, le visage impassible je n'avais pas vraiment envie d'être ici. Apparemment voir son meilleur ami mourir dans ses bras est une expérience traumatisante qu'il faut partagé avec un professionnel. Je n'étais pas certain de vouloir en parler mais c'est chose courante dans notre métier, nous avons souvent des analyses psychologique pour que l'on soit certain qu'aucun mec va péter les plombs sur le terrain. Quand le psychologue vint me chercher je le suivis en silence attendant qu'il m'autorise à m’asseoir. " Prenez place sergent Bass. "   Je pris place sur le fauteuil qu'il me montrait et m'allonger en silence attendant le moment fatidique ou il commencera à me poser des questions. " Comment allez vous sergent ? " Sur le coup j'aurais pu croire qu'il se foutait de moi mais je connaissais les régles du jeu, je devais m'y soumettre pour que tout ce passe pour le mieux. " Comme quelqu'un qui a vu son meilleur ami mourir sous ses yeux. " Ma voix était étrangement calme, je n'avais pas encore pleurer sa mort comme ci je refusais de croire qu'il était partit pourtant je parlais bel et bien de sa mort à ce moment précis. J'entendais le crayon de mon psychologue se mettre en mouvement sur son petit carnet. Moi j'attendais la suite silencieux. " Qu'elle est l'émotion dominante que vous ressentez quand vous pensez à la mort du sergent Garner ? " La question n'était pas facile plusieurs émotions se mélangeaient et en distinguer une seule me prit plusieurs minutes. " La colère domine. " Oui j'étais en colère contre moi même de ne pas être parvenu à le maintenir en vie assez longtemps avant que les secours n'arrive. C'était mon rôle de veiller sur lui et j'avais lamentablement échouer. Qu'est-ce que j'allais dire à sa petite soeur ? Je lui avais promis de le ramener vivant quand nous étions partit de Wellington. Elle ne me le pardonnerait jamais tout comme moi je ne me le pardonnerais jamais. " Pourquoi êtes vous en colère ? " Je fermais les yeux quelques instants avant de répondre : " Mon rôle était de faire en sorte qu'il rentre chez lui en un seul morceau. Je vais devoir expliqué à sa famille que ce ne sera pas le cas malgré ma promesse. " Une promesse est une promesse pour moi et ne pas pouvoir tenir celle ci m'attriste profondément. Parler, extériorisé tout ça m'aider même si c'était encore loin d'avoir beaucoup d'effets sur moi. " Pensez vous avoir fait de votre mieux pour tenir votre promesse ? " C'est la question que je me pose depuis cet événement, qu'est ce que j'aurais pu faire de plus ? Je n'avais pas la réponse à cet question. " J'aurais donné ma vie pour sauver la sienne, je pense que l'on ne peut pas faire mieux. " C'est aussi ça le rôle d'un soldat, protéger ses frères d'armes au péril de sa propre vie. Sentiment renforcé par le fait que ce frère d'arme soit mon meilleur ami. Le psychologue nota beaucoup de chose cette fois ci, bien plus que ce que j'avais pu lui raconter puis finalement il reprit. " Pourquoi vous êtes vous engager dans l'armée ? " Il y avait plusieurs raison à cela, la première étant que j'ai le sens du devoir tout comme mon père qui est un agent du FBI influent, j'ai soif de justice je tiens ça de ma mère avocate et il fallait bien que quelqu'un veille sur mon meilleur ami sur le terrain. Trois bonnes raisons qui m'avait pousser à m'engager, je simplifiais le tout en disant. " C'est une tradition familiale. " Ca n'avait pas été simple pour ma petite soeur de me voir partir et ce fut réciproque je tiens beaucoup a Hailey mais j'avais aussi eu ce besoin de partir à l'aventure. " En parlant de votre famille, la dernière fois vous m'aviez parler de Hailey, vous avez autre chose à me dire sur elle ? " J'aurais beaucoup aimer lui en dire plus mais je ne l'avais pas vu depuis 1 an, 1 an c'est long bien que cela fasse 4 ans que je me suis engagé, bon contrat se termine d'ici quelques mois, un retour à la réalité qui sera difficile je pense. " Ma dernière permission remonte à 1 an, je l'ai eu trois fois au téléphone durant cette année. Tout ce que je sais c'est qu'elle me manque. " Je ne suis pas du genre très collé à ma famille, je pense que le fait que mes parents n'est pas étaient souvent la pour nous y est pour quelque chose. Hailey s'est rattaché à notre grand père, moi j'ai grandis dans mon coin sans vraiment de figure paternel. " Et Sora ? " Parler de mon ex n'était pas vraiment une priorité pour moi, cette histoire était bel et bien terminée. Le jour ou je lui avais parler de mon départ pour l'armée la dispute avait été violente, certes j'aurais peut-être du lui en parler avant mais mon choix avait été fait même si notre rupture n'a pas été simple à gérer au fond. " J'ai appris à vivre sans elle. " J'étais toujours aussi calme, ça pouvait même surprendre, est-ce ce qu'on appel le dénis ? Je n'en étais pas sur. Puis un silence s'en suivit, un long silence, tellement long que j'avais fini par me redresser pour m'asseoir observant le psychologue. " Il y a un problème docteur ? " Il ferma son carnet et le posa sur la table à côté de lui. Je me demandais si c'était un bon signe, il retira ses lunettes également avant de s'adresser à moi : " Ecoutez sergent je pense qu'il serait judicieux que vous rentriez chez vous. Vous avez rempli votre contrat, fait votre service militaire vous avez rempli l'objectif familial. Vous avez beaucoup donner pour votre pays il est temps de penser à vous un peu. " Je ne comprenais qu'à moitié son point de vue. Une partie de moi voulait continuer à ce battre mais l'autre se demander ce que je faisais encore là. Le psychologue avait peut-être raison. " Cela veut dire que je rentre chez moi monsieur ? " Il m'avait simplement répondu que oui me souhaitant une bonne continuation mais surtout une bonne reconstruction. Cela allait être plus compliqué, je pris la responsabilité en partant d'annoncer la mort de mon meilleur ami à sa petite soeur. Je lui devais bien ça. J'ai donc repris l'avion pour Wellington, seul quelques kilomètres me séparent encore de ma nouvelle vie, une nouvelle vie qui sera rythmé par mes blessures de guerre mais aussi de mes nouvelles rencontres.