Tout semblait vouloir se liguer contre moi il ne se passait pas une seule nuit ou je ne faisais pas ces horribles cauchemars relativement à la mort de ma femme et de mes filles, bien que le tout remontait déjà à quatre ans, voilà que je devais composé avec un nouveau supérieur hiérarchique qui n'avait de cesse de contester mes méthodes. Ce matin fut la goutte qui fit déborder le vase puisqu'il ordonna que mon dossier soit complètement ré examiné, de toute évidence il ne m'aimait pas et je dois admettre que je ne parvenais pas à le blairer … les prochaines semaines risquaient de s'avérer plus qu'intéressantes.


J'en revenais pas j'allais me retrouver suspendu tout ça parce qu'un imbécile, dont l'excès de pouvoir lui montait à la tête, avait décidé de manœuvrer afin d'avoir ma peau. Je savais pertinemment qui se dissimulait derrière cette magouille de bas étage, il s'agissait de cet enfoiré qui avait tenté de faire porter le chapeau pour un truc qu'elle n'avait pas commis à cette jeune femme que j'avais décidé de relâcher. Bien sur j'aimais avoir la satisfaction du devoir accomplis et de coffrer des malfrats mais faire porter des accusations contre une personne que je savais innocente allait à l'encontre de ce code d'honneur que je m'étais promis de toujours respecter. Alors si le respect de mes valeurs devait faire en sorte que je me retrouve marginalisé par mes pairs alors soit.


À ma sortie du commissariat j'étais furax, j'avais des envies de meurtres, je ne connaissais rien qui pouvait me calmer et m'apaiser si ce n'est qu'un bon verre de scotch c'est d'ailleurs afin de m'adonner à ce vice que je finis par atterrir au Party Bar. Installé à une table je ne pensais plus à rien, ne me préoccupant plus des gens, portant mon verre machinalement à mes lèvres je le fis tourner entre mes doigts avant de le poser sur la table et c'est alors que j'entendis une voix m'interpellant. Levant les yeux en direction de mon interlocutrice je ne pus que lui adresser un léger sourire en remarquant qu'il s'agissait de cette jeune femme, plus que désirable, que je m'étais permis de remettre en liberté et qui – bien malgré elle – était la source de mes ennuis. Bien sur installe toi.  

Décidément cette journée avait débuté sous un bien mauvais augure et elle semblait destinée à se conclure d'une manière tout aussi désastreuse, du moins avant que je ne me vois rejoint par cette charmante jeune femme. Je lui souris plutôt faiblement lorsqu'elle me demanda si j'avais eu une mauvaise journée, ce n'était pas l'envie de lui répondre par l'affirmative qui me faisait défaut mais néanmoins je préférais ne pas venir l'embêter avec mes états d'âmes qui de toute façon devaient être loin de l'intéresser. Il y a de ces journées. Bien sur je me gardai de terminer ma phrase.


Je n'étais pas dupe je pouvais bien voir que la jeune femme était mal à l'aise et je me laissai aller à lui lancer un sourire des plus apaisant et réconfortant lorsqu'elle me remercia d'avoir intervenu en sa faveur … d'une certaine façon je n'arrivais pas à concevoir comment j'aurais pu agir autrement. Tu n'as pas à me remercier j'ai fais ce qui se devait d'être fait. Envoyer des innocents en taule ne fait pas partie de la conception que je me fais de la justice.


Souriant à son toast je levai mon verre afin de trinquer en sa compagnie et c'est alors que je l'entendis se présenter. En effet mais ce n'est pas comme l'entendre de ta voix. Lui souriant je posai mon verre sur la table. Je m'appelle Tyson, c'est un réel plaisir que de faire ta connaissance Lysandre. Bien que je venais de me voir suspendre de mes fonctions suite à mon dilemme moral la concernant je me refusais de lui en tenir rigueur et puis je n'étais plus en service il n'y a donc rien qui pouvait m'empêcher de faire sa connaissance d'autant plus que la jeune femme me semblait des plus charmante.   

Sa remarque fut de nature à m'arracher un sourire après tout il était évident qu'elle était , d'une certaine façon, l'élément déclencheur ayant provoqué ma situation mais il ne m'appartenait pas de lui en tenir rigueur car , après tout, elle ne pouvait nullement en être tenue responsable … nous faisons tous des choix et il m'appartenait d'assumer les conséquences de la décision que j'avais prise la concernant. Non t'en fais pas. Bien sur je ne voulais pas qu'elle culpabilise. Je dois l'avouer elle avait un de ces regards, un regard qui ne me laissait pas indifférent. C'était gentil à elle de me dire qu'elle était plus que ravie de faire ma connaissance et je souris à sa proposition tout en la regardant replacer cette mèche de cheveux derrière son oreille. Avec plaisir mais tu sais ce que j'ai fais a été motivé par ma conscience et jamais je n'ai même songé en tirer le moindre avantage. Bien que certains de mes collègues agissent de la sorte je préférais clarifier la situation. T'en fais pas je n'ai pas cette opinion de ta personne. Après tout si elle avait désirée me draguer ou me racoler elle aurait tentée le coup alors que nous étions seuls au commissariat. Je lui adressai un sourire , un brin amical, histoire d'alléger la situation … après tout je la sentais tendue.

Je ne pus que sourire à la jeune femme lorsque je la vis lever son verre afin de le porter à ses lèvres, il faut dire qu'elle avait vu juste d'ailleurs la teneur de ses propos tenus à mon égard ne pouvait que le prouver. Tu ne te trompes pas, d'une certaine façon il est vrai que je suis loin de faire l'unanimité auprès de mes collègues, mais de toute façon je ne suis pas porté à vouloir devenir pote avec les gens que je côtoie dans l'exercice de mes fonctions … tout ce qui m'importe c'est de faire mon travail de façon à avoir l'esprit tranquille ce qui est loin d'être le cas de mes collègues. Je pris mon verre afin de le porter à mes lèvres. Bien sur le fait que je tente de demeurer intègre et que je refuse de jouer leur petit jeu peut éventuellement contribuer à me mettre bien des gens à dos mais ça c'est mon problème.


J'ai toujours été conscient de mon caractère pour le moins particulier et que mon attitude par moment pouvait sembler téméraire voire même un brin suicidaire mais s'il y a bien un truc que je ne ne parviens pas à blairer il ne peut s'agir que des injustices commises par ceux qui sont justement supposé oeuvrer au nom de la justice. La jeune femme fini donc par me demander depuis combien de temps j'étais en ville, c'était une question qui n'était pas sans raviver de vieilles blessures mais bon elle n'y était pour rien. Je suis ici depuis un peu moins d'un an. Et toi tu es d'ici? Il me semblait de bonne guerre que de tenter de lui retourner la question. Non t'en fais pas. Je lui adressai un léger sourire avant de porter de nouveau mon verre à mes lèvres.

J'ai toujours été ce genre de personne dont la rigueur et l'intégrité se voulaient les les principales caractéristiques, j'étais de ceux pour qui les choses étaient soit noires soit blanches et c'était là un principe que je me refusais de remettre en question. On m'avait tout pris … ma femme, mes filles, mais jamais ils n'allaient me prendre ma fierté … ça jamais, d'ailleurs je comptais bien étanché ma folle soif de vengeance mais toute chose arrive à qui sait attendre. Bien que tout ça était loin d'être jojo je souris à la jeune femme tout en l'écoutant.


Avant j'étais à Sydney. Je décidai de ne pas trop m'étaler sur les raisons m'ayant conduit de Sydney jusqu'à ici et puis c'est alors qu'elle me demanda si j'avais toujours désiré être flic. Tu sais je n'ai pas toujours été un modèle de bonne conduite, gamin j'étais celui qui prenait plaisir à intimider et à humilier et puis une certaine personne , qui allait devenir une des personnes les plus importantes dans ma vie, me fit comprendre à quel point je faisais fausse route et je crois que c'est à partir de ce moment que j'ai décidé de servir la justice.


Continuant de discuter, sans le savoir , la belle effleura un sujet plus douloureux soit la raison de ma venue ici. C'est délicat comme question, disons tout simplement qu'il valait mieux que je quitte Sydney. Depuis la mort de ma femme et de mes filles je n'arrivais plus à me regarder en face , d'ailleurs j'avais toujours cette folle impression que j'avais échoué dans mon rôle de mari et de père protecteur mais ça c'était mon lourd secret que je gardais pour moi depuis déjà 4 ans et je ne me sentais pas encore prêt à décharger mes épaules de cette folle pression qui n'avait de cesse que de m'accâbler.