A mon entrée en maternelle, j’ai fais la rencontre de celui qui, je ne le savais pas encore, allait être l’homme de ma vie. Il faut dire, qu’à cette âge là, on ne souci pas trop de ce genre de problème. Je crois que s’était vers la fin de la première semaine d’école, et l’heure de retrouver nos mamans et de rentrer à la maison approché. Comme a chaque fin de journée, les maitresses nous ont emmené dans le couloir ou ne devions enlever nos pantoufles, remettre nos chaussures et nos vestes et attendre que nos maman viennent. A côté de moi, il y avait ce garçon, Julian, et il avait des chaussures drôlement chouettes. Lui, il aimait bien les miennes. Alors, on a eu la merveilleuse idée d’échanger nos chaussures. Il est donc rentré chez lui avec une basket noire à son pied gauche, et une basket grise et blanche à son pied droit. Et moi pareil. Le meilleur dans tout ça, c’est qu’on a trouvé le moyen de mal échanger et que je me suis retrouvé avec deux chaussures pour le pied droit et lui avec les deux autres pour le pied gauche. Moi, j’étais plutôt content en rentrant. Ma mère l’était nettement moins. Elle m’a passé un savon mémorable. Elle n’a pas cherché à comprendre mes explications et à de suite téléphonait à la maman de Julian pour convenir d’un rendez-vous pour récupérer nos chaussures respectives. Et c’est ainsi, à partir de ce jour là que Julian et moi sommes devenus les meilleurs amis du monde, tandis que nos mères sont devenues de très bonnes copines.

Les années sont passées, et il s’est avéré, j’étais plutôt un garçon turbulent. J’avais des notes correctes à l’école, mais qui auraient probablement été meilleurs si je ne chahutais pas autant. Parler, répondre, rire, me bagarrer, j’avais ça dans le sang. Incontestablement, lors des réunions parents/professeurs, les professeurs étaient tous d’accord sur les mêmes points. Un, il est clair que je pourrais avoir des résultats nettement meilleurs si je me m’étais à réviser et travailler correctement. Deux, si je passais plus de temps à écouter qu’à parler, les choses seraient beaucoup plus simples. Trois, toujours séparer Julian et Soan et les mettre l’un à l’opposer de l’autre. La règle trois était une règle d’or, mais malgré cela, Julian et moi trouvions des moyens pour communiquer, au plus grand agacement de nos enseignants.

A l’obtention de notre diplôme, Julian et moi nous nous sommes dirigés vers le même chemin, décidant ainsi d’entreprendre des études pour devenir infirmiers. Ce n’est probablement pas le circuit scolaire le plus simple, mais on a tenu le coup. Le plus plaisant, était sans aucun doute les stages. Partir ainsi à la découverte du métier, apprendre les gestes techniques… Et bien sur, tomber parfois, sur des personnes totalement connes qu’on aimerait étrangler sur place. Mais bien sur, on se retient pour avoir le bilan de fin de stage le plus positif possible. Cardiologie, oncologie, maison de retraite, pédiatrie… tout cela me plaisait plutôt bien. Mais je n’avais pas de réel coup de cœur, jusqu’à ce qu’on m’annonce que j’allais effectuer mon prochain stage en hôpital psychiatrique. Coup du hasard, Julian aussi. C’était le premier stage que nous allions faire ensemble. Nous redoutions un peu la psychiatrie, mais l’idée d’être réuni pour dix semaines était vraiment séduisante.
La psychiatrie s’est révélée réellement fascinante, complexe, enrichissante. C’est fou de voir le mal que certaines personnes peuvent éprouver, sans que ça se voit physiquement. C’est fou les pathologies qu’on peut rencontrer… Et ce qui est encore plus fou, c’est de devoir côtoyer des meurtriers, violeurs, ou toute sortes d’individus du genre ayant étaient juger irresponsables du fait de leur maladie et qui se retrouvent enfermer, ici à l’hôpital psychiatrique pour le reste de leur vie. Au début, c’est difficile à accepter. Au début, j’avais réellement du mal à apporter des soins et à me montrer humain avec des personnes qui elles, ne s’étaient pas priver de faire souffrir et d’ôter la vie. Mais j’étais là pour les soigner, pas pour les juger.

Ce stage là, nous a tellement plus, qu’à l’obtention de notre diplôme, l’année de nos vingt-et-un ans, après trois ans en tant qu’étudiants en soins infirmiers, nous avons décidé tous les deux, Julian et moi de postuler au sein de cet asile psychiatrique, dans le service des UMD, unités pour malades difficiles. Le personnel masculin étant principalement favorisé dans ce genre de domaine, nous avons immédiatement été embauchés. C’est ainsi, que nous avons fais la connaissance, de nos collègues : Sidney Barckley, Simon Anderson, Warner Oxley, Matthew Newmann, William Armstrong, David Brown ou encore Graham Wellington. Mais aussi Valentina Miller et Juliette Burrows, les seules femmes de l’équipe. Nous formions une équipe de rêve, tout le monde s’entendait avec tout le monde aussi bien au travail, qu’à la ville. Il n’était d’ailleurs pas rare que nous sortions ensembles, lorsque nos jours de congés nous le permettaient.

L’été de nos vingt-deux ans, grâce à nos premières payes, Julian et moi avons prit nos congés ensembles et nous nous sommes offert deux semaines de vacances à Vegas. Le rêve. Nous avons passé la majeure partie de nos vacances à perdre de l’argent, puis en gagner, à boire, à vomir et même à nous marier. Après tout, après dix-neuf ans d’amitié, il faut bien passer à l’acte un jour ou l’autre ! En réalité, on avait beaucoup trop bu, et si on rajoute à ça les quelques joints qu’on avait fumé, c’est tout à fait normal qu’on se soit retrouvé dans cette chapelle, à vouloir s’unir pour la vie,en face à une imitation grotesque d’Elvis. Notre mariage n’a en revanche, jamais été consumé. Nous étions juste les meilleurs amis du monde et même si aucun de nous n’avait de copine fixe, en aucun cas nous n’étions attirés par les hommes. Bien que, ne le nions pas, Julian est un homme particulièrement attirant, et je ne crois pas mentir en affirmant que je suis plutôt pas mal dans mon genre.
On se plaisait à se taquiner sur notre union. Par exemple, Julian n’hésitait pas à clamer haut et fort, qu’il connaissait chaque parti du corps de son gorille de mari. Et quant il était un peu trop saoule et qu’il déclenché une bagarre dans un pub, je m’en mêlais immédiatement, en hurlant et en frappant celui qui avait osé s’en prendre à mon petit mari. C’était plutôt marrant comme situation. Et honnêtement, divorcer ne m’a jamais effleuré l’esprit. Jamais.